Un beau vers n’est pas d’abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue se montre belle au sculpteur à mesure qu’il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau. Alain
On est tous capables – je le fais présentement – d’écrire, d’aligner des mots, de raconter une anecdote de sa journée ou d’en composer une histoire orale. Le clavier de l’ordinateur, du cellulaire, le stylo, le bout de papier : tout est à portée de main. Si l’on veut courir, on prend des baskets, si l’on veut écrire, on prend un stylo. La comparaison semble être banale, mais les deux nécessitent la même clé : la volonté. Il n’y a pas de talent préréquisitoire, pas de casse-tête à résoudre, simplement commencer et continuer avec régularité. C’est ce constat, que tous les auteurs sans exception m’ont donné comme conseil, qui a marqué les entrevues menées sur leur travail d’écriture. Ils font mijoter l’histoire, elle les habite, mais il faut absolument la passer sur papier pour la rendre concrète et la retravailler. Pour se motiver à prendre la plume, il est intéressant de regarder les processus d’écriture très variés des écrivains nouvellement publiés et d’écrivains établis. Les conseils recueillis à la suite d’entrevues m’ont permis de m’essayer au travail de l’écriture d’une histoire qui m’habite depuis longtemps.